Gourou Musical rencontre Odezenne

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À l’occasion du festival Woodstower, nous avons rencontré le phénomène rap qui monte, Odezenne. L’occasion de parler de Boule et Bill et d’Erik Satie en l’espace de quelques minutes. 
 

Vous pouvez nous raconter l’historique du groupe ? Comment vous avez commencé, comment vous vous êtes rencontrés ?

A : Matthia et moi on était au collège ensemble, moi j’arrivais de la région parisienne, lui d’Italie, et on a très vite fait de la musique ensemble. C’était un autre style de musique : guitare, basse, batterie… Et puis après on s’est mis à faire un peu de rap, vers 18-19 ans, ensuite un peu d’électro. Jacques, on l’a rencontré vers 18 ans. On a toujours fait un peu de son sans prendre tout ça au sérieux. Un jour, on s’est inscrit à des tremplins, on avait envie de voir ce que ça valait. On a été découverte de notre région, Printemps de Bourge, et ainsi de suite. De tremplin en tremplin, c’est vraiment la scène qui nous a poussé à faire un album. On a fait un album, puis un deuxième. Ça s’est un peu fait par hasard.

Justement, on a pu voir que vous êtes un groupe très axé sur le live. Est-ce que c’est un choix, ou est-ce que c’est votre énergie naturelle qui vous a plus poussé vers le live que vers le classique studio-label ?

A : Ça s’est fait comme ça, les opportunités qu’on avait était plus vers le live. En live, on avait un truc qui intéressait les gens (salles, programmateurs), alors que sur disque, la musique qu’on faisait n’intéressait personne. On envoyait des maquettes, on nous répondait pas, ça nous a un peu soûlé. Donc on a continué en live. Les gens réclamaient de la musique, donc on mettait des titres sur internet. Puis on a monté notre propre label, on s’est organisé tout seul. C’est comme ça que ça a marché.

J : Après on aime beaucoup le studio aussi. On en fait beaucoup. Pour OVNI par exemple, on a fait 11 mois de studio. Mais après l faut aller défendre ton album. Moi au début j’aimais pas du tout le live, et puis au final maintenant j’adore ça.

Pourquoi ce nom, pourquoi Odezenne ?

M : C’était le nom de notre prof de math et proviseur du collège. Comme au début c’était pas sérieux, on s’est appelé comme ça et puis après… c’était trop tard pour changer.

Quelles sont vos inspirations ?

M : On écoute beaucoup de choses, mais dans notre groupe, c’est aussi un cercle fermé, on doit se faire plaisir les uns les autres. Moi j’ai des influences différentes qu’Alix ou que Jacques. Mais chacun sait ce qu’il doit apporter aux trois pour plaire à tout le monde et former l’identité du groupe. C’est plus trois personnes qui se rencontrent.

A : On a écouté beaucoup de choses avec le temps. On s’est rencontré on avait 13 piges donc on est passé par Nirvana, on a découvert Madlib, pendant que Matthia écoutait de l’électro, on a écouté du rap français.

J : moi j’écoutais beaucoup de rap français, moi c’est plus la littérature, Boule et Bill, tout ça ! (rires) Lucky Luke.

Des projets particuliers ?

A : Aller en vacances ! (rires) Avec le groupe, j’aimerais bien faire un beau prochain album. On l’a déjà à moitié composé, à Berlin. On est parti habiter là-bas et on a fait des morceaux qui sont vraiment cools.

Tous : ouais un bon disque.

A : Avec une ou deux vraies chansons qui traverse le temps, le truc qui finit sur nostalgie tu vois !

On verra ça dans 30-40 ans alors. On vous a découvert avec Alice. C’est assez triplant, rien que le clip… Vous pouvez nous expliquer votre histoire avec Alice ?

M : Quand on a commencé, eux ils avaient plus la culture hip-hop que moi, j’en écoutais pas du tout. C’est eux qui me diggaientt les samples, et j’ai commencé à composer avec, ça a commencé à créer notre identité. Quand on a fait le premier album, pour le deuxième, j’ai commencé à moi aussi aller chercher des samples. Et je suis un grand fan des vieux Disney. Je crois qu’il y a 4 ou 5 samples des vieux Disney dans OVNI. Dont Alice. J’avais pris ce petit bout de chanson, qui s’est calé un peu comme par hasard, par chance, par magie, sur un track que, eux, ne sentaient pas trop au départ.

J : On était en train de faire des trucs pour OVNI, mais ce morceau, on arrivait pas à écrire dessus. Il tournait bien, on était dans la baraque, on composait. Et puis d’un coup, on entend la meuf chanter ! C’est comme ça que c’est venu.

Une prescription musicale à faire pour les lecteurs du Gourou ? 

A : J’aimerais que les gens découvrent un groupe que j’adore, Death Grips. Ils viennent de splitter. En terme de cohérence musicale et d’esthétique, c’est un mélange punk, rap, un peu de plein de choses, c’est hyper novateur. Je suis un peu triste qu’ils aient splitté, mais je comprends leur démarche.

J : La Gnossiennes Numéro 2 d’Erik Satie. (grosse exclamation de joie dans l’équipe du Gourou)

M : Moi je sais pas trop en fait. J’ai pas découvert grand chose, ça m’attriste un peu. Sinon, en ce moment j’écoute Luigi Tenco. C’est un chanteur Italien qui s’est suicidé à 27 ans alors qu’il sortait avec Dalida. Et ses textes sont juste ouf. J’ai découvert ça il y a peu de temps. Enfin mon père me les chantait quand j’étais petit et je me remets dedans. Je m’identifie beaucoup, enfin j’espère pas trop. (rires.)

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